Ici Paris // Temps frais // Nouvelles fraîches // Période prénatale contrôlée 
Et un petit Jésus ! UN !
- Et une vierge sur la paille ! UNE ! - Et un étranger 
incriminé ! UN ! - Et une crèche squattée ! UNE ! Décor de fausse neige et 
démocratie gelée 
J’écris avant la nausée pour éviter de me retrouver auréolée de boules, d’étoiles et de 
faux billets 
Moi M-Do F, je crache la bûche 
Et j’écris Ram’Dames pour ne pas me consommer 
Ram’Dames pour oublier sur les trottoirs le barbu qui n’a pas de place à la crèche et 
mes copains comédiens qui se sont fait embaucher comme Père Noël 
Ram’Dames contre l’enlèvement des petits Jésus sans nationalité - vite avant d’être 
contrôlée : Il parait qu’Edvige veut me rencontrer ? 
Ram’Dames avant d’être engloutie sous les messages de Bonne Année 
Cela fait des siècles qu’elle est bonne et bien bonne, la bobonne de la Bonne Année 
Alors vite, j’écris Ram’Dames en l’honneur des bonnes femmes et de leurs histoires !! 
Mais pas que, pour les hommes aussi 
Ram’Dames pour allumer le grand feu des idées, pour nous réveiller et faire entendre un 
grand raffut capable de grimper au dessus de la pile des dossiers entassés à la Mairie de 
Paris. 
J’écris un Ram’Dames fougueux comme un raz de marée pour transformer l’ancienne 
CHAUFFERIE de l’hôpital Broussais : une ruine qui me fait rêver ! A deux pas de la 
morgue, une friche éventrée dans un quartier populaire du 14ième arrondissement, Porte 
de Vanves, là où ma Compagnie de théâtre est implantée. 
Ici Paris // Temps frais // Nouvelles fraîches // Période prénatale annoncée 
Ram’Dames pour accoucher avec d’autres femmes et provoquer le rire plutôt que la 
grimace. 
Il y a juste Edvige que je n’ai pas invitée, elle est vautrée dans ses fichiers. 
Ram’Dames et son Cabaret Feuilleton déjanté, son banquet de journalistes défroqués, 
ses bals populaires dans tous les cafés pas encore fermés. 
Ram’Dames pour fêter les anniversaires des femmes du quartier, et permettre aux 
artistes de jouer leur mort posthume, marier des couples à la Kantor, jouer à la grande 
tombola du Même pas mort et enterrer le refrain dépressif de : C’est la crise ! 
Et signer - signer - signer - signer – signer - signer -signer – signer - signer -signer – 
signer 
Pour une presse libre et indépendante // Contre le Féminicide au Congo // Pour soutenir 
le maire de Thor qui ne veut pas d'OGM sur sa commune et qui est attaqué par son 
préfet // Contre la censure à Cuers // Contre les zéros de conduite… 
Ram’Dames pour un féminin débridé qui ne ferait pas mauvais genre 
Ram’Dames pour déjouer le refrain à la mode de : C’est la crise ! LA CRISE !!!!!!! LA 
CRISE avec ce E muet !!! Ce EEEEEEEEEuhhh muet dans ma langue ! Ce E de ma 
langue si muet, que je le gomme --------------------- dans le creux de ma langue --------- je 
gomme --------------------- le EEEuhhh qui fait d’un gars une garce, d’un courtisan une 
E 
courtisane, d’un coureur une coureuse, d’un entraîneur une entraîneuse et de nous 
toutes : des putes ! Je gomme ! 
Et j’éCRIS un Grand Ram’Dames de CRIS(E) pour enfourcher ma langue et l’avenir de 
ma langue et mieux aimer les femmes // leurs amants // leurs amours. 
Il y va de notre liberté // Et que ça chauffe à la CHAUFFERIE ! Que ça nous réchauffe !! 
Ici Paris // Temps frais… 
2008
