juin 2019
J'aimerai toujours le temps des cerises et le temps des chansons dans la rue avec ou sans barricade. J'aimerai toujours le temps des cerises et le sifflement du merle moqueur qui boulotte sans vergogne toutes les cerises. J'aimerai toujours le temps des abeilles nourries à l'eau sucrée qui ne mourront pas en butinant le sulfite. J'aimerai toujours le premier printemps de l'enfant et sa peau de soie. Et pourtant, c'est de ce temps là que je garde au cœur une plaie ouverte, c'est de ce temps-là que je vois les yeux crevés, les mains tendues des réfugié-e-s et les sourires tristes de mes frangin-e-s. C'est de ce temps-là que je garde au cœur les déclassées, les reniées, les moches, les vieilles et les abandonnées. Et Dame Fortune, en m'étant offerte ne saura jamais calmer ma douleur. J'aimerais toujours le temps des cerises, et des idées folles, le temps des abricots et des limaces, le temps des framboises et du grain à moudre. J'aimerai toujours le temps des cerises et le souvenir que je garde au cœur, c'est la force de celle qui se bat avec ou sans gilet, sans chemise, sans pantalon et sur tous les fronts !
La Compagnie Bouche à Bouche - association loi 1901 - 2/4 rue du général Humbert - 75014 Paris - 01 45 39 55 38 - contact@cieboucheabouche.comTous les contacts